L’éducation de votre enfant vous importe… Vous aimez votre enfant de manière inconditionnelle. Pourtant, quand vient l’adolescence, vous n’êtes pas prêt à tout accepter en tant que parent, et vous avez raison. Car tout accepter n’est pas la meilleure façon d’aimer votre adolescent.
Vous craignez qu’il devienne un tyran ou se mette en danger, mais vous savez aussi que l’opposition est nécessaire pour se construire, pour qu’il devienne un adulte épanoui.
Mais à quel prix ?
L’éducation d’un enfant nécessite un équilibre parfois difficile
Aux prises avec ces interrogations, vous pensez être les seuls parents à « galérer », à avoir envie de claquer la porte au nez de votre adolescent, pour vous mettre « au vert » quelques semaines.
Pourtant, vous n’êtes pas seul dans ce cas, et peu de gens en parlent autour de vous, même s’ils sont sur le point de « péter les plombs » (voir l’article : « Evitez de péter les plombs avec votre adolescent »).
Définir d’un commun accord au sein du couple parental « ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas » est indispensable. Il est tout aussi important de trouver un équilibre entre modération, indulgence, et fermeté.
Cet équilibre n’est pas figé. En perpétuelle redéfinition, il s’adapte à la situation et à votre état d’esprit.
La modération (lors d’un conflit) ou « donner le choix »
Lors d’un conflit, ne rentrez pas dans le jeu de votre adolescent, pour ne pas attiser le feu.
Exemples :
- Ne hurlez pas pour lui demander de passer à table. Allez jusqu’à sa chambre, et demandez-lui de vous rejoindre (voir l’article « La patience active en six étapes »).
- Quand vous passez devant sa chambre et que la porte est ouverte, ne lui demandez pas systématiquement de faire son lit. Oui, je sais c’est difficile 😉 .
- Dites plutôt : « Je pensais que tu avais l’intention de débarrasser la table avant mon retour ».
- Dites – lui : « Tu aimes bien porter ce pantalon, mais tu l’as mis plusieurs jours d’affilée. Celui-ci te va bien aussi ».
- Pensez à lui dire « J’aimerais que tu baisses un peu le volume de ta chaine Hi-Fi ; j’ai un appel important à passer ».
L’indulgence au quotidien ou « indiquer une façon de réparer »
Ne dramatisez pas un incident. Reprenez le cours de votre vie de famille là où il s’est arrêté.
Exemples :
- Supportez qu’il ne vous rejoigne à table (par exemple) qu’au bout de dix minutes.
- Quand vous entrez dans sa chambre, faites comme si vous ne remarquiez pas le bazar.
Le bazar exprime la réaction de l’adolescent face à un monde extérieur qui lui parait trop réglementé, plein d’interdits. Entre ces quatre murs, il se sent libre. Il n’est ni observé, ni jugé, et il s’autorise à ne pas faire d’efforts.
- Dites plutôt : « C’est une bonne idée d’avoir préparé le repas. La prochaine fois, tu peux prévoir au minimum 100 grammes de pâtes par personnes, mais ça tu ne le savais pas ».
- Dites-lui : « Tu es en retard, je ne me suis pas inquiété, mais j’apprécie que tu souhaites m’expliquer pourquoi ».
La fermeté indispensable ou « prendre des mesures pour passer à l’action »
Si des situations ne vous conviennent pas, précisez à votre adolescent ce que vous attendez de lui. Lorsqu’il est à la maison, il doit se plier un minimum aux exigences de la vie de famille.
Exemples :
- Quand vous rentrez tard et que vous le trouvez affalé sur le canapé entouré de paquets de chips vides et de tartines de Nutella, dites-lui : « Je rentre tard presque tous les soirs et j’ai besoin que le salon soit en état. Demain, je veux que tu aies débarrassé avant mon retour ».
- S’il ne se présente pas au repas, vous pouvez le prévenir qu’au repas suivant, l’ordinateur sera coupé d’office. Faites-le, malgré ses protestations : « Oui, mais Maman, là j’étais en train de …» , « Arrête maintenant Papa, tu m’empêches de sauvegarder ! »
- Exigez un minimum d’hygiène dans sa chambre. A vous de voir la fréquence minimale (mensuelle ?) pour un petit nettoyage superficiel, pour qu’il mette le linge sale dans la corbeille dédiée (hebdomadaire ?), aérer régulièrement (ça c’est un concept 😉
- Pas de récrimination de sa part si son tee-shirt ou sa tenue de sport n’est pas disponible le jour J. Tant pis pour lui …
- Dites-lui « Je sais que tu tenais beaucoup à aller à ce concert, mais tu as une fièvre de 39,5°C. Tu dois rester au lit ».
- Dites plutôt « Je n’accepte pas que tu nous insultes ou que tu insultes ton frère, ni que tu sois blessant » (voir l’article « Votre adolescent vous insulte, comment gérer ? »).
Quelques conseils pour gérer l’équilibre dans l’éducation de votre enfant au quotidien
- De temps en temps, faites des « pauses » dans le temps d’autorité. Les jours où vous êtes de bonne humeur, faites semblant de ne pas voir le bazar, de ne pas relever son agressivité ou son manque de coopération.
- Évitez les réactions à chaud. Attendez plutôt le moment opportun pour évoquer un sujet et en discuter calmement (voir l’article « Comment réagir face aux émotions extrêmes de votre adolescent ? »).
- Établissez des horaires pour les repas et prévenez (par exemple) dix minutes avant.
- Engagez la conversation sur les loisirs, sur les projets de votre adolescent.
- Demandez-lui son avis sur des sujets généraux : actualités, sport, politique.
- Permettez-lui occasionnellement de recevoir ses amis dans le salon en le laissant tout gérer, afin qu’il se rende compte de ce que veut dire « ranger seul » après le départ des copains, sans l’aide des parents. Oui, là, c’est vraiment très dur, allez plutôt faire un tour …
- Demandez-lui de temps en temps de prendre en charge un repas (voir l’article « Le comportement alimentaire de votre ado vous agace : les trois solutions »).
Et vous, quel est l’ingrédient que vous maitrisez le mieux, ou celui qui vous fait défaut pour l’éducation de votre enfant ?
N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires 😉
Cet article est très utile.
Il n’est pas toujours facile de doser autorité et indulgence. Mon aîné à 14 ans et il oscille entre la coopération lié à l’enfance et le scepticisme de l’adolescence.
En ce qui me concerne j’ai mis en place des horaires fixe pour les devoirs, les repas et l’heure du coucher. Tout le monde met la table, débarrasse, participe également à la préparation des repas les mercredis et les week-end et le goûter du mercredi se présente sous la forme d’un atelier cuisine. J’espère que d’avoir installé très tôt des routines me donnera un bon point pour l’adolescence lol.
Merci pour votre riche témoignage.
En effet, les habitudes prises “tôt” ne sont plus à mettre en place, c’est de l’énergie gagnée. Et de l’énergie, nous en avons besoin pour faire face justement au “scepticisme” de l’adolescence, pour expliquer, pour garder le cap.