Pour écrire cet article, j’ai comme d’habitude rassemblé des informations sur le sujet : élever son ado avec simplicité. Je me suis plongée dans la littérature dédiée à “L’art de la simplicité”… mais je n’arrivais pas à démêler mes idées pour aborder le sujet “à ma sauce”, tout simplement. Oui encore ce mot “simplement”. Je ne m’étais pas posée pour m’écouter, envahie par toutes les informations recueillies. N’est-ce pas un peu le genre de situations vécues au quotidien par chacun d’entre nous ?
Je me souviens de ma première “formation qualité ” en entreprise en … 1997, au siècle dernier donc. J’avais surtout retenu à l’époque le slogan “Trop de qualité tue la qualité “. Nous en discutions hier soir à table avec nos deux adolescents : il est possible d’appliquer cette formule à (presque) tout. “Trop d’information tue l’information”, “Trop de thon en boite tue le thon”, “Trop d’amour tue l’amour “. Chacun peut interpréter la formule à sa manière.
Ah, je m’égare… retrouvons notre sujet, la simplicité.
Comment “faire simple” quand on élève un adolescent : élever son ado dans la simplicité ? Voici la véritable question à se poser, le grand défi à relever ! Parce qu’un adolescent, par définition, se pose des questions, s’emballe, remet en question ce qu’il vient d’apprendre… Bref, un “tumulte” à domicile.
Pour élever votre ado avec simplicité, je vous propose de vous focaliser sur les trois axes suivants :
- Restez centré sur vos priorités et vos valeurs.
- Posez-vous la question de l’authenticité de vos actes ou décisions.
- Préférez la souplesse à la psychorigidité pour élever votre adolescent.
Ainsi, vous aiderez votre adolescent à s’approprier ces habitudes.
Restez centré sur vos priorités et vos valeurs
En ce début de 21e siècle, les parents souhaitent apporter à leurs enfants une bonne santé, une éducation de qualité, un environnement quotidien épanouissant, une alimentation saine.
Tout comme vos voisins et amis (vive le co-voiturage !), vous inscrivez tous les ans votre enfant à une multitude d’activités extra-scolaires : football, école de musique, judo, danse, théâtre, arts plastiques, etc.
Aussi, avec la participation active des grand-parents, amis, oncles et tantes, la chambre de votre adolescent est remplie de vêtements, de livres, de jeux, de gadgets, d’éléments de décoration. Vous n’arrivez plus à poser un pied sur le sol (voir article : “Les enjeux liés au chaos de la chambre de votre adolescent” ).
Tout comme vous, votre adolescent est submergé par :
- trop d’affaires,
- trop de choix,
- trop d’informations,
- trop de rapidité.
Il est temps de faire le point et de vous poser des questions de ce type :
- Doit-on privilégier l’être ou l’avoir ?
- Peut-on choisir des cadeaux symboliques et créatifs, au lieu d’objets coûteux et “dans l’air du temps” ?
- Comment accepter les crises et apprendre à les gérer, pour accéder à de nouvelles étapes de vie ?
- Comment passer plus de temps “ensemble” ?
- Suis-je en train de négliger mes obligations (devoirs, paperasses, rendez-vous, etc.) ?
- Le mieux n’est-il pas l’ennemi du bien ?
Posez-vous la question de l’authenticité de vos actes ou décisions
- Favorisez une consommation éclairée plutôt qu’une consommation impulsive, voire compulsive.
- Encouragez votre enfant à faire ses choix selon ses goûts propres, non selon les canons de la mode. Un adolescent peut avoir du mal à définir ses goûts, et pourra par facilité avoir tendance à suivre les goûts de ses amis, donc du marketing de masse.
- Évitez le poids du trop-plein : informations en flux continu difficiles à gérer et à rationaliser. Votre adolescent a besoin de moments de calme pour réfléchir et évacuer ses tensions.
- Quand vous hésitez sur une décision à prendre vis-à-vis de votre adolescent, posez-vous ces deux questions :
- Que vais-je lui enseigner par ce choix sur le long terme ?
- Dans quel but est-ce que j’agis de la sorte, et pour obtenir quoi ?
Préférez la souplesse à la psychorigidité pour élever votre ado dans la simplicité
Vous avez probablement dans votre entourage une ou deux personnes psychorigides. Même si elle constitue une forme de protection, la psychorigidité est un comportement nuisible.
Votre adolescent rencontre parfois parmi ses enseignants ce type de personnes. Il doit alors céder, avec un profond sentiment d’injustice. Si céder n’est pas son genre, il va tenir tête et en subir les conséquences.
Il est donc nécessaire de ne pas être psychorigide à votre tour, mais de faire preuve de souplesse, même si le yoga et vous, cela fait deux.
Il n’est pas pour autant souhaitable de dénigrer un professeur… Il s’agit de favoriser l’écoute, le dialogue avec votre adolescent, pour comprendre ce qui lui est demandé, et le reformuler. Par exemple :
“Si j’ai bien compris, tu es convoqué en conseil de discipline parce que tu as dit 👿 à ton professeur de Sciences Physiques ?”
Chacun sa simplicité
Les vacances de la Toussaint approchant, j’ai cherché une destination d’escapade en famille… pour réaliser en fin de comptes (financier et psychologique), que cela était une source de complications.
Le mois de septembre nous a tous mis à plat… En restant à la maison, nous pourrons trouver le temps pour nos obligations, nos loisirs et notre détente.
Des exemples :
- S’occuper du fameux dossier administratif qui va bientôt devenir urgent, le stage de 3e pour ne pas le citer.
- Aider notre ado à prendre en charge le rangement de son bureau (voir article ” Les enjeux liés au chaos de la chambre de votre adolescent ” ).
- Revoir certains amis perdus de vue, les inviter à la maison.
- Tester de nouvelles recettes de cuisine (voir article “Votre ado a faim et vous êtes débordé : comment faire face en toute sérénité ? ” ) .
- Aller au cinéma.
- Organiser avec des copains un après-midi “jeux de société” .
- Renforcer nos “défis du bien-être” (voir article ” Positivez la rentrée de vos enfants à l’aide d’une astuce simple” ) .
- Lire, écrire, dessiner, raconter des blagues, etc.
Même si tous les chemins mènent à Rome, certains sont plus simples que d’autres, mais pas moins intéressants. Chacun de nous peut définir sa propre simplicité, ses valeurs, ses priorités.
Et vous, que comptez-vous faire cette semaine pour simplifier votre quotidien avec votre adolescent ?
J’ai hâte de lire vos partages dans les commentaires…
Sources :
- Article de David Elkins, psychologue du développement sur Huffpost : Une enfance plus simple pourrait protéger nos petits contre les troubles psychiques
- Réseau québécois pour la simplicité volontaire
J’ai trois enfant : deux petits et une adolescente. J’arrive plutôt à gérer les petits mais l’aînée au tout début de son adolescence j’ai galérer avec ses sauts d’humeurs après le collège et sa croyance qu’elle est adulte. J’ai alors chercher des solutions pour lui faire comprendre que la vie n’est pas si simple. Je l’ai parler calmement sans m’énerver et là elle m’a écouter. C’était à ce moment que moi même j’ai compris l’importance du dialogue entre mère et fille. Maintenant elle me raconte presque tous et on s’entend merveilleusement bien.
Bonjour Elise,
Bravo pour cette belle entente avec votre jeune ado.
C’est un fait que le dialogue et l’écoute active permettent d’instaurer une relation de confiance 🙂
A bientôt,
Carole.
Merci à vous et j’attend votre prochain article.
A bientôt
Il me semble que l’aspect “débordé” de nos enfants est très bien vu, probablement encore plus pour les ados. tes réflexions me font penser à une des explications mises en avant par plusieurs auteurs (Richard Louv, Scott Sampson, Louis Espinassous, …) pour expliquer la déconnexion de nos enfants avec la nature : leur emploi du temps est souvent rempli d’activités, enrichissantes mais ne laissant presque plus de place au temps libre, et en particulier au temps libre dans la nature.
Bonjour Guillaume,
Merci pour ton partage d’auteurs.
Je connaissais Louis Espinassous, passionnée de contes et ayant le coeur à moitié béarnais. Je découvre donc avec joie Richard Louv et Scott Sampson.
La plus grande difficulté pour les citadins est effectivement de rester connectés à la nature. Quand les enfants sont petits, ils suivent les parents au parc, au bois, mais à l’adolescence cela devient compliqué … ne serait-ce que de les convaincre de poser leur téléphone portable.
En ce qui concerne mes ados, j’essaie de passer par la case “sport de plein air” mais j’avoue qu’à moins de donner l’exemple, ce que je n’ai pas tellement le temps de faire, ils sont assez peu réceptifs.
A bientôt,
Carole.
Bonjour,
Votre article,très intéressant d’ailleurs,me laisse songeuse !
Comment dire,avec ma fille(16 ans) tout est compliqué…J’ai l’impression que les idées que vous proposez,sont plus adaptées pour des ados plus jeunes.
Passer des moments avec elle,comme j’aimerai !
Organiser des moments jeux avec ses amis.…..
Le cinéma,ça c’est plutôt avec ses amis !
L’aider à faire du tri,la seule aide qu’elle accepte,c’est que je lui donne un carton !
Garder le cap sur nos valeurs,elle rejette tout d’un bloc,ne pas être rigide,nous faisons beaucoup d’efforts la dessus.
Bref,j’ai le sentiment que,dans la vraie vie avec un ado,les choses sont difficilement simples.…
Bonjour,
Je vous remercie pour votre retour. Je suis bien d’accord avec vous : dans la vraie vie avec un ado, les choses sont difficilement simples. Elles prennent aussi du temps pour se mettre en place.
Les solutions que je vous propose dans mes articles sont celles qui fonctionnent pour moi. Je ne dis pas que cela marche pour tout le monde, rapidement et en permanence.
A chacun de s’approprier ces outils et les conjuguer avec ses valeurs familiales, de les modifier aussi au cours du temps.
Je suis, tout comme vous, une mère avec ma propre histoire et mes propres valeurs, et mes ados sont uniques et se forgent aussi leurs valeurs qui ne seront pas forcément celles de leurs parents.
Votre fille a “seulement accepté un carton” pour l’aider à faire du tri. Cela vous parait peut-être insuffisant, mais elle déjà fait un pas vers vous.
Accepter que le dialogue mette du temps à s’établir est très difficile. Comprendre pourquoi nos ados nous rejettent en bloc nécessite une introspection trop souvent douloureuse. Mais les réponses existent, elles voient le jour à l’aide d’un dialogue respectueux de part et d’autre.
Si notre douleur est trop importante, il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide d’un professionnel qui nous apportera un regard différent et nous redonnera du courage.
Et ce n’est pas être fou que de vouloir être plus heureux !
Bien à vous,
Carole.