Voici le podcast d’un court débat initié sur le sujet « Jouer ou conduire, il faut choisir », enregistré sur le vif avec mes adolescents. Je vous laisse le découvrir. Il en ressort une perception de l’addiction, mais aussi de la tolérance.
Je suis surprise
De retour de vacances, j’ai été surprise, et perplexe, de voir sur les panneaux d’informations des autoroutes surchargées d’Ile de France, des messages tels que « Jouer ou conduire, il faut choisir », ou « Celui qui conduit, c’est celui qui ne joue pas ».
Cela m’a renvoyée à mon enfance, avec un certain sentiment de décalage. Ceux et celles d’entre vous qui sont nés à la fin des années 1960 ou au début des années 1970, ont probablement été marqués par les premiers slogans de la Sécurité Routière, désormais célèbres, tels que : « La vitesse, c’est dépassé » en 1975, « Boire ou conduire, il faut choisir » en 1977, « 20 000 vies sauvées en 5 ans, continuons. Un petit clic vaut mieux qu’un grand choc » en 1978, et bien d’autres encore.
Il est certain que le mariage de l’alcool et de la conduite automobile est désormais perçu par la majorité des conducteurs comme une possibilité de « catastrophe imminente » . Cependant, voir les services publics rappeler aux automobilistes que « jouer au volant » est dangereux, me paraît inquiétant.
Certains seront tentés de dire que le phénomène « Pokemon Go » a mis le feu aux poudres. Comme le souligne le journal « Les Echos.fr » dans l’article “Pokémon Go : jouer ou conduire, il faut choisir” publié récemment :
« Les virtuels Pikachu, Bulbizare et autres Carapuce se cachent un peu partout dans le monde réel. Plus on parcourt de terrain, plus on a de chances d’en capturer, voire de dénicher un spécimen rare. Les transports ‑voitures, motos, scooters, vélos- sont donc le moyen idéal d’augmenter son score rapidement. Certains joueurs confessent même prendre leurs véhicules dans l’unique but de chasser ».
Il est bien évident que certains automobilistes n’ont pas attendu la sortie du jeu « Pokemon Go » pour utiliser leur téléphone portable au volant, et que ces personnes semblent être minoritaires sur l’ensemble de personnes prenant le volant.
Quoi que ?
Comme je le souligne dans l’article « 5 choses à savoir sur Pokemon Go », je ne cherche ni à soutenir ni à diaboliser ce jeu. Mon fils a d’ailleurs téléchargé l’application et a fait des tentatives de captures de créatures dans les bois.
Je suis perplexe
Ce qui me laisse perplexe, c’est de voir les services publics tenter à nouveau d’éduquer les automobilistes.
Qui sont ces automobilistes qui jouent au volant ? Ont-ils des enfants ? Si oui, quel âge ont leurs enfants ?
Si non, souhaitent-ils en avoir, et quelles valeurs vont-ils leur transmettre ?
L’heure est-elle grave ?
Il arrive qu’un automobiliste mette sa vie en danger, ainsi que celles d’autres personnes, en pensant que le problème est « forcément chez les autres » . S’auto-déclarant « excellent conducteur », il a tendance à penser qu’il « maîtrise » ses réactions au volant dans toutes les situations possibles, et « voie » ces campagnes de sensibilisation comme s’adressant aux autres. Ce type de comportement avait déjà été mis en évidence dans une enquête menée en 1988 par la Sécurité routière. Dans l’esprit des personnes interrogées, les campagnes successives menées renvoyaient plus à l’inéluctable qu’à la prévention, et que le problème est chez les autres.
Jouer ou conduire : une nouvelle éducation en route
Nouvelle éducation en route et sur la route si j’ose dire 😉
Si ces panneaux d’information et ces slogans me dérangent, suis-je pour autant une « vieille Schnocke rabat-joie » complètement « has been » , qui critique toutes les nouvelles technologies et empêche les autres de s’éclater ?
Tiens, le mot « s’éclater » prend tout son sens tout à coup 😉
Quel rapport avec un blog sur les relations parents-adolescents ?
Contrairement à ce que certains ont pu interpréter, je ne prends pas les adolescents pour des « décérébrés » , loin de là. Je souligne seulement que le monde actuel, tel qu’il est présenté à nos enfants, est parfois source d’incompréhension, d’incohérence, et qu’il peut être difficile de s’y retrouver.
C’est à nous, parents, ou adultes référents, de les aider à démêler les fils, en ayant avec eux des conversations qui permettent de mettre des mots sur ce qu’ils perçoivent du monde qui les entoure.
Dans un monde où tout devient possible, nous devons leur transmettre nos valeurs, tout en comprenant leurs besoins.
Si les adultes, qui font figure d’exemple, ont leur téléphone portable greffé dans leur main, au point de ne même pas le poser quand ils conduisent, que pouvons-nous enseigner à nos enfants ?
En tant que parents d’adolescents, dont certains prennent déjà le volant, nous pouvons en discuter avec eux, pour les mettre en garde, sans qu’ils nous prennent pour des moralisateurs.
Et vous, en avez-vous discuté avec vos enfants ? Je vous invite à le faire, et à partager avec nous dans les commentaires ci-dessous ce qu’il en est ressorti.
Crédit jingle du podcast : babilOsapiens
Effectivement Carole c’est aux adultes de montrer l’exemple !
Merci pour exprimer nos sentiments 🙂
En tant qu’adulte, il faut parfois se rééduquer à la complexité du monde. Le tout est d’en prendre conscience et d’accepter de faire des efforts pour y parvenir.