Lettre à mon ado : pour lui exprimer mes attentes de parent

Crédits photo : Andii Sam­pe­rio

Je sais que pour toi en ce moment, c’est dif­fi­cile, et que tu ne sais pas trop te l’avouer.
Tu cherches, tu trouves, tu res­sens, tu rejettes, tu innoves, tu crées, tu te délectes.
Tu ne sais plus nous par­ler, et peut-être que nous non plus, c’est pour cela que j’é­cris une lettre à mon ado.

Tu te sens bri­dé par ces règles que les adultes t’imposent sans essayer de te com­prendre.
Tes besoins sont énormes, et sou­vent, tu as l’impression que tout le monde s’en fiche, que les autres ne remarquent même pas que tu existes.

Tu sou­haites être auto­nome et cela ne fonc­tionne pas comme tu le voudrais.

Si tu crois qu’il est trop tard, il n’est pas trop tard, même si le che­min sera plus com­plexe et plus long que pré­vu, que sou­hai­té, qu’idéalisé.

Te don­ner le pou­voir sur ta vie, c’est ce que nous souhaitons.

C’est un appren­tis­sage, avec ses réus­sites et ses erreurs, dont tu sau­ras tirer ton essence, ta fier­té et ta force.
Cet appren­tis­sage, tu as à le mener seul sur la ligne de front. Tes parents sont là pour t’observer, te sécu­ri­ser, et te sou­te­nir en cas de besoin.

Nous avons confiance en ta capa­ci­té de défi­nir tes propres valeurs, et en ta capa­ci­té d’agir avec inté­gri­té, en sui­vant ta force inté­rieure.

Ces der­nières années, nous avons sou­vent endos­sé les res­pon­sa­bi­li­tés sur ta vie : tes devoirs sco­laires, l’organisation de ton temps (etc.), et tu nous as deman­dé, aga­cé, de te lais­ser faire.
Nous t’avons écou­té, par­fois à moi­tié seule­ment, car nous n’étions pas satis­faits de la manière dont tu assu­mais ta propre res­pon­sa­bi­li­té. Nous t’avons beau­coup blâ­mé, et ces reproches, confron­tés à ton besoin de t’assumer ont géné­ré de nom­breux conflits, dont nous avons tous beau­coup souffert.

Nous tenons à te pré­sen­ter nos excuses pour cela.

Il serait bon pour toi que nous ces­sions d’endosser ces res­pon­sa­bi­li­tés à ta place.
Nous avons donc déci­dé de ces­ser de le faire.

Nous avons conscience que cela va être très dif­fi­cile pour nous.
Il va nous fal­loir prendre de nou­velles habi­tudes, créer et entre­te­nir dans notre cer­veau de nou­velles connexions neu­ro­nales, pour ne plus inter­ve­nir dans tes affaires.
Ce sera encore plus dur pour nous quand tu feras des choses que nous n’aimons pas, mais tu devras nous rap­pe­ler et te rap­pe­ler que c’est de ta res­pon­sa­bi­li­té.

Nous esti­mons que tu es capable de te prendre en charge, tout en res­pec­tant nos valeurs et en te res­pec­tant.
Nous avons confiance en toi. Nous t’aimons.

Tu nous fait gran­dir, et nous t’en remercions.

Bienvenue sur Adolescence Positive !

Photo de Carole Levy

Vous êtes parent, édu­ca­teur ou ani­ma­teur. Vous vous inté­res­sez par­ti­cu­liè­re­ment à la période de l’a­do­les­cence… Vous êtes au bon endroit !

Je m’ap­pelle Carole Levy et je par­tage avec vous mes appren­tis­sages, mes expé­riences et mes connais­sances.

Pour savoir pour­quoi et com­ment, je vous l’ex­plique dans “A pro­pos.”

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