Comment parler d’hygiène à mon ado quand arrive la puberté ?

Comment parler d'hygiène à mon ado ?

Auteurs invités :

Axel Kengne de l’a­gence digi­tale Mavens

Crédits photo : Michal Jar­mo­luk

Par­ler d’hy­giène à son ado peut se révé­ler déli­cat. Car l’adolescence, sou­ve­nons-nous-en, n’est pas la période la plus simple de l’existence. Et cha­cun de nous fait ou a fait face comme il le pou­vait aux chan­ge­ments qu’elle engendre. Car tout est ques­tion de chan­ge­ments durant cette période.

Les trans­for­ma­tions que génère la puber­té, qui peut aus­si bien débu­ter dès l’âge de 12 ans que res­ter latente jusqu’à 17 ans, sont autant phy­siques et direc­te­ment visibles, que silen­cieuses, comme ces bou­le­ver­se­ments hor­mo­naux, plus ou moins intenses, aux­quels nos ados doivent faire face, sans avoir la moindre idée de ce qui leur arrive. L’apparition de la sexua­li­sa­tion, de la pilo­si­té, sur­viennent sou­vent rapi­de­ment, et pro­voquent par­fois une grande confusion.

Cet article est rédi­gé par Axel Kengne, de l’a­gence digi­tale Mavens.

Quelles sont les raisons sous-jacentes ?

C’est l’incer­ti­tude et le sen­ti­ment d’étrangeté face à un corps qu’ils ne com­prennent plus et ne maî­trisent pas, qui entraînent cer­tains jeunes à se négli­ger, et à délais­ser leurs anciennes « rou­tines » de propreté.

Car prendre soin de soi, se laver, se dou­cher, implique de se dénu­der, et bien que cela puisse sem­bler aller de soi, la confron­ta­tion au corps n’est pas for­cé­ment natu­relle chez nos ados.

Oublier ce corps peut par­fois paraître une alter­na­tive bien confor­table. D’autant que la fatigue géné­rée par la crois­sance ne faci­lite pas les efforts à four­nir pour s’investir dans l’hygiène, l’ordre, et la discipline.

Quelle approche adopter pour parler d’hygiène à mon ado ?

À cette phase char­nière, durant laquelle l’identité, l’indépendance, et l’intégration sociale sont en pleine éla­bo­ra­tion, l’adolescent est hau­te­ment vul­né­rable. Sa matu­ra­tion peut pas­ser par des étapes chao­tiques, qui se tra­duisent par­fois par une grande sus­cep­ti­bi­li­té, ou même par une véri­table atti­tude de rébel­lion.

Les recom­man­da­tions peuvent leur paraître intru­sives ou accu­sa­trices. Et pour­tant, même si l’anatomie évo­lue, les règles élé­men­taires de l’hygiène mises en place pen­dant l’enfance sont plu­tôt à adap­ter qu’à abandonner.

Res­ter bien­veillant, expli­quer, dis­si­per la confu­sion, sont des élé­ments clés vers la conquête de son phy­sique d’adulte. Ils per­met­tront de poser les bases d’une nou­velle pers­pec­tive sur les gestes à adop­ter, et de res­tau­rer un sen­ti­ment de confiance en soi et d’emprise sur la réalité.

Quelles solutions proposer à mon ado en matière d’hygiène ?

Che­veux gras, odeur cor­po­relle, acné ou mau­vaise haleine, tous ces grands maux ont en effet un point com­mun : le déve­lop­pe­ment bac­té­rien. Lut­ter contre ce phé­no­mène per­met­tra donc à votre ado de com­prendre les mani­fes­ta­tions de son corps, et donc d’en contrô­ler les conséquences.

Ain­si, la suda­tion, qui peut deve­nir plus impor­tante à l’adolescence sous l’effet des hor­mones, en elle-même, n’est pas source d’odeur. Ce sont les bac­té­ries qui se déve­loppent à la sur­face de la peau, et celles qui pro­li­fèrent sur nos vête­ments, qui pro­voquent par­fois des éma­na­tions nau­séa­bondes. Pour évi­ter cela, il convient de se dou­cher régu­liè­re­ment, et de chan­ger ses vête­ments quo­ti­dien­ne­ment.
L’utilisation d’un déodo­rant est éga­le­ment recom­man­dée, pour évi­ter les situa­tions embar­ras­santes. Lais­sez par exemple votre ado uti­li­ser votre déodo­rant ou celui de votre conjoint pour se faire une idée …

Une bonne hygiène buc­co-den­taire est, elle aus­si, néces­saire pour pré­ser­ver son sou­rire, et gar­der une haleine agréable.
À l’inverse, l’apparition de caries contri­bue aux mau­vaises odeurs tout autant qu’elles gâtent les dents (retrou­vez ici des infos pour les soulager).

Adop­ter une rou­tine beau­té pour contre­car­rer le déve­lop­pe­ment de l’acné, se déma­quiller avant le cou­cher, se laver régu­liè­re­ment les mains et se tour­ner vers une ali­men­ta­tion saine plu­tôt que vers les sucre­ries, sont autant de réflexes que votre ado devra acqué­rir : ils seront tout aus­si impor­tants que de dis­po­ser des bons pro­duits et des bons outils.

C’est de cette manière que l’on reprend contact avec soi, et que l’on éta­blit les fon­da­tions d’un bon développement.

Ne vous inquié­tez pas, cette phase de relâ­che­ment est géné­ra­le­ment tem­po­raire. Dès que votre ado éprou­ve­ra le besoin de se sen­tir attrac­tif, voire sédui­sant, il ne man­que­ra pas de retrou­ver de l’énergie pour (re)trouver ses bons réflexes.

Quand consulter ?

Si ce stade déve­lop­pe­men­tal per­siste, res­tez néan­moins vigi­lants. L’ado entre­tient natu­rel­le­ment un rap­port com­pli­qué avec son corps. Mais si cette non­cha­lance vis-à-vis de l’hygiène s’accompagne d’un repli sur soi, d’un dés­in­té­rêt per­son­nel ou social, ils peuvent être les véri­tables signaux d’un pro­blème plus pro­fond, phy­sique ou psychologique.

Qu’il s’agisse de sou­la­ger une carie ou un mal-être plus dif­fus, il convient de consul­ter rapi­de­ment un pro­fes­sion­nel, et de déclen­cher une prise en charge adap­tée. En plus de votre sou­tien paren­tal quo­ti­dien, le spé­cia­liste sau­ra appor­ter son expé­rience et son exper­tise, pour aider votre ado à enta­mer cette nou­velle phase de sa vie dans les meilleures conditions.

Et toi, com­ment parle-tu d’hy­giène avec tes ados. N’hé­site pas à témoi­gner dans les commentaires !

Bienvenue sur Adolescence Positive !

Photo de Carole Levy

Vous êtes parent, édu­ca­teur ou ani­ma­teur. Vous vous inté­res­sez par­ti­cu­liè­re­ment à la période de l’a­do­les­cence… Vous êtes au bon endroit !

Je m’ap­pelle Carole Levy et je par­tage avec vous mes appren­tis­sages, mes expé­riences et mes connais­sances.

Pour savoir pour­quoi et com­ment, je vous l’ex­plique dans “A pro­pos.”

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