Mon ado a (toujours) faim, quel que soit l’heure de la journée. Source de tensions, cette situation, une fois apaisée peut être source de créativité pour votre adolescent. Je vous expose dans cet article les leçons tirées de cette situation vécue 😉
Maman rentre du travail
Jeudi, il est 18h55.
J’ai passé le pas de la porte depuis un peu plus de quatre minutes, ce qui m’a largement laissé de temps d’enlever mes chaussures et mon manteau. Mes deux ados regardent la télévision. Ils prennent la peine de venir me dire bonjour, et retournent rapidement s’installer sur le canapé.
A ma question “Les devoirs pour demain sont-ils faits ?”, ils répondent “Oui, tu crois quoi ?”.
La routine…
Votre ado a (toujours) faim
Jeudi, il est 19h05.
Le linge sort de la machine à laver pour s’engouffrer dans le sèche-linge. J’irais bien m’allonger pour lire un bon bouquin, ou encore mieux, passer une demi-heure sous une douche brûlante. C’est au milieu de ce rêve éveillé que mon fils aîné entre dans la cuisine et me dit :
- On mange quoi ?
Je vois un gnome s’extraire de mon enveloppe corporelle et hurler :
- Pour le moment, on ne mange rien !
La porte de la cuisine s’est déjà refermée à grand fracas sur mon ado, mais le gnome qui a pris le pouvoir sur la chaleureuse maman n’en a cure :
- Tu ne pourrais pas m’aider plutôt ? Tu passes ton temps devant la télévision sans te poser de questions !
Et voilà, je me suis encore mise en colère pour… UNE SIMPLE QUESTION posée par mon ado.
Sur ces entrefaites, mon compagnon passe à son tour le pas de la porte. Avant qu’il n’ait enlevé son manteau, le gnome lui lance :
- Ras le bol ! C’est toujours moi qui m’occupe de tout !
La tension retombe
Jeudi, il est 19h45.
Attablés autour d’une pizza au thon et d’une salade verte, le climat familial s’est apaisé.
Je fais alors cette proposition à nos enfants :
Je n’aime pas quand vous me demandez : “on mange quoi ?”. Je préférerais que vous me disiez : “Est-ce que je peux t’aider à préparer le repas ? “, ou : “Est-ce que je peux te suggérer une idée de repas ?” .
Tollé général des enfants :
- Mais on n’a pas envie, on est fatigués.
La réponse des parents :
- Nous non plus on n’a pas envie. Nous aussi, on est fatigués, mais il faut quand même réfléchir à ce que nous allons manger, et préparer le repas. Nous acceptons la plus grosse part des responsabilités mais nous avons besoin de votre participation.
Je leur explique que, préparer le repas ensemble, c’est :
- Passer du temps en famille,
- Concocter un menu qui plaira aux parents et aux enfants,
- Exercer notre créativité,
- Répartir les tâches et les difficultés, pour que le repas soit prêt plus rapidement.
- S’occuper pour masquer la petite voix qui dit “j’ai faim” .
Je leur demande de passer à l’action le week-end suivant.
Les enfants passent à l’action
Samedi, il est 11h00.
Je pose sur la table de la salle à manger :
- deux feuilles blanches et deux stylos,
- une liste d’idées de plats récupérée sur Internet,
- mes principaux cahiers de recettes.
La mission des enfants, qu’ils acceptent, est de :
- Passer au stabilo leurs plats préférés.
- Participer à l’élaboration du repas de midi.
Mon fils cadet est partant mais l’aîné refuse d’abord avec un : “ça se fait trop pas” .
Il finit par rallier la cause et prend en charge la préparation de la sauce vinaigrette.
Croyez-vous que mes ados nous aient suggéré la préparation de courgettes sautées à l’ail ou d’une ratatouille ?
Les suggestions tournaient plutôt autour des multiples manières de préparer les pâtes et les pizzas, ainsi qu’une importante sélection de gâteaux. Cela dit, il y avait au moins une vingtaine d’idées de menus à mettre en place, dont quelques bonnes surprises telles que le Veau Marengo.
Mon ado a (toujours faim) : les leçons de cette expérience
- Expliquer mes besoins à mes ados et les impliquer facilite l’action.
- Mes enfants ont beaucoup de bonnes idées auxquelles je n’aurais pas pensé. Je le leur dis et les en remercie.
- Mes ados sont créatifs, et ont un grand esprit pratique, à condition de ne pas leur mettre la pression (EN CRIANT par exemple).
- L’été dernier, mes enfants m’avaient proposé “d’inventer” un menu et de réaliser tous les plats, sur l’exemple d’un “Dîner presque parfait”. Ils avaient d’ailleurs préparé le dessert “fruits glacés”. Je leur propose de relancer cette activité.
- Apprendre à des enfants à anticiper n’est pas une mince affaire, il faut être soi-même expert et motivé. Mais cela n’est pas impossible.
Et vous, que mangez-vous ce soir ?
Si vous avez des idées de recettes susceptibles de faire fureur (ou qui ont déjà fait leurs preuves) auprès de vos ados, n’hésitez pas à les partager en postant un commentaire ci-dessous.
Vous ferez des heureux, adultes, et enfants 🙂
bravo pour cet blog, génial, bon contenu, merci
Merci Silvia,
A bientôt pour de nouveaux échanges 🙂
Carole.
Bravo
Pour ton blog qui a bien progressé
Pour tes articles très intéressants et pleins de douceurs.
Merci et bonne continuation.
Est ce que cela marche sur la longueur, est ce possible d’impliquer les ados à long terme ou fallait-il les mettre à contribution dès leur plus jeune âge ? Je trouve que l’idée du jeu, l’exemple d’un dîner presque parfait est stimulante. Peut-être même essayer de leur donner un panier surprise et de leur faire faire des associations ? Ou un thème tel que comment faire un menu en lien avec leur film ou série préférée !
Je pense qu’impliquer les enfants dès leur plus jeune âge est bénéfique. Ils n’ont alors pas peur de tester et d’inventer.
Le seul problème, c’est que souvent nous ne prenons pas le temps de les guider, car nous voulons aller vite. En faire moins, mais ensemble est une pratique que j’aurais aimé avoir appliquée plus tôt pour mes enfants.
Les impliquer sur la longueur ? … De l’habitude nait la facilité.
Pour les ados, les impliquer dans l’élaboration de leurs plats préférés, ou dans un “jeu” à thème comme tu le suggères, oui c’est très intéressant. Cela donne beaucoup de perspectives, et des idées à l’infini 🙂
Merci pour ces très bonnes idées, que je m’en vais tester auprès de mes ados 😉
Ah ! J’ai vraiment eu l’impression de me voir ! Moi aussi la question “On mange quoi” me fait bondir. Mais malheureusement, jusqu’à présent j’avais vraiment l’impression d’être le seul parent à en être irrité.
Il m’est même arrivée de répondre très calmement : “eh bien on mange ce que tu as préparé!”
Aujourd’hui mes enfants n’osent plus me poser la question et je ne m’en porte pas plus mal. 😉
Bonjour Blandine,
Merci pour ton commentaire. Effectivement, tu n’es pas seule à bondir à la question d’apparence anodine “On mange quoi ?”. On réagit souvent de manière excessive à ce qui nous tourmente. 🙂